Bonnes vacances : trucs et astuces santé
12 juillet 2013Les voyages se pratiquent toute l’année mais en été la demande de conseils « vacances sans soucis » s’intensifie. Voici quelques conseils concernant les problèmes les plus courants rencontrés en voyage. Bon plan : découvrez nos Packs Vacances composés par nos pharmaciens et contenant les produits à ne pas oublier de prendre avec soi.
Problèmes de transit
Le problème le plus fréquent et le plus gênant est la diarrhée qui touche en moyenne 30 à 50 % des voyageurs pendant leur séjour. 8 à 9 fois sur 10 elle est d’origine bactérienne. Le risque peut donc être réduit.
Prévention :
- Par le choix des aliments et boissons en évitant les aliments non cuits en général, les fruits non pelés, les glaces et glaçons et les aliments apparemment suspects laissés au soleil par exemple.
- En préférant l’eau en bouteille même pour le brossage des dents.
- Et en se lavant les mains régulièrement.
Traitement :
Dans tous les cas, il faut prévenir et traiter la déshydratation par l’absorption de liquide, de sel et de sucre (solution de réhydratation). Ensuite, le conseil diffère selon la sévérité de la diarrhée.
- Peu gênante, on conseille d’attendre qu’elle passe. Généralement bénigne, elle guérit spontanément en quelques jours.
- Gênante mais sans fièvre ou avec fièvre et crampes modérées, il est conseillé de prendre du lopéramide pour diminuer les symptômes et améliorer le confort (sauf grossesse et enfants < 2 ans), éventuellement combiné à un antibiotique (fluoroquinolone / azithromycine). Il faut continuer à s’alimenter mais faire des repas plus fréquents et plus légers.
- Lorsqu’elle est accompagnée de symptômes alarmants (fièvre élevée, sang, glaires dans les selles…), on évite le lopéramide et on soigne par antibiotique. Le conseil d’un médecin est indispensable.
Conseils supplémentaires :
- L’utilisation préventive d’antibiotique n’est généralement pas recommandée.
- Pas d’emploi préventif de certains anti-diarrhéiques (charbon activé…).
- Les personnes traitées par des inhibiteurs de la sécrétion d’acide gastrique sont plus sensibles aux diarrhées sévères car la barrière acide normalement efficace contre les microbes est levée.
- L’usage des probiotiques est controversé mais dans la pratique, il peut contribuer à réduire les épisodes diarrhéiques.
- Une diarrhée réduit la fiabilité de la pilule contraceptive !
- En cas de diarrhée chez un bébé, il faut impérativement consulter un pédiatre.
La Malaria
La prévention consiste à réduire ou supprimer le contact avec les moustiques qui véhiculent le parasite et le transmettent à l’homme par piqûre.
Quand ?
Entre le coucher et le lever du soleil (les moustiques ne piquent qu’à ce moment-là).
Comment ?
- Barrière physique.
- Pour éviter les piqûres trans-vêtements.
- Moustiquaires (fenêtres/lit) éventuellement pré-imprégnées d’insecticide.
- Barrière chimique.
- Produit répulsif à base de DEET à une concentration optimale de 20 à 50 %. La durée d’action augmente avec la concentration. En dessous de 20 %, l’efficacité est trop brève.
- Bon à savoir : pour les enfants et les femmes enceintes, une concentration de 20% à max 30% est recommandée et il est aussi conseillé de laver l’excédent de répulsif lorsqu’il n’est plus nécessaire.
- Renouveler toutes les 4 à 6 h, voire 8 h. Éviter d’appliquer sur une peau irritée, sur les mains des enfants, les yeux, la bouche…
- Durée d’action trop limitée pour les produits à base de plantes (citronnelle…).
- Barrière médicamenteuse.
- Tous les traitements préventifs ont une efficacité équivalente mais ils ne réduisent pas le risque de contamination à 100%.
- On n’a pas démontré l’efficacité de la prise de vitamine B1.
Conseils supplémentaires ?
- Bien respecter les doses et la fréquence d’administration car des prises irrégulières réduisent l’efficacité.
- En cas de voyage dans des régions à haut risque, mieux vaut demander un avis spécialisé.
- En cas de fièvre (> 38°C) dans les 3 mois après un séjour sous les tropiques, il est conseillé de faire un test de dépistage (prise de sang).
Les risques liés au soleil
Les effets bénéfiques du soleil en cas d’exposition modérée peuvent devenir néfastes en cas d’exposition répétée et excessive.
Les risques :
- Le coup de soleil et les rougeurs de la peau (érythème) causés par les UVB. Dans la majorité des cas, les symptômes (rougeur, prurit…) disparaissent rapidement et peuvent être soulagés au moyen d’une crème hydratante apaisante / réparatrice.
- Le vieillissement prématuré de la peau causé par les UVA.
- L’apparition de cancers de la peau.
- Les photodermatoses. Ces réactions cutanées (brûlures, urticaire, pigmentation…) apparaissent sous l’effet combiné des rayons UV et de la prise de certains médicaments (aussi parfums et cosmétiques ainsi que pendant la grossesse).
Substances en cause :
- Tétracyclines.
- Amiodarone.
- Quinolones.
- Phénothiazines.
- Méthotrexate.
- Certains diurétiques (thiazides et de l’anse)
- AINS oraux (Piroxicam …) et encore plus locaux (kétoprofène).
- Sulfamidés (antibactériens, hypoglycémiants).
Conseils supplémentaires :
- Privilégier l’exposition progressive.
- Ne pas s’exposer entre 12h et 16h.
- Se couvrir (tee-shirt, chapeau, lunettes).
- Ne jamais exposer un bébé au soleil.
Faire le bon choix d’une crème solaire :
- Efficace contre les UVA et UVB.
- Indice adapté au type de peau, à l’âge (haute protection pour les enfants) et au degré d’exposition. Tenir compte de la saison, du lieu géographique et de l’altitude.
- Un indice 30 protège 2 fois mieux contre le coup de soleil qu’un indice 15.
Conseils d’application :
- Appliquer en suffisance (35 g pour un corps d’adulte).
- 15 à 30 minutes avant l’exposition.
- Renouveler toutes les 2 heures (même si waterproof).
Bon à savoir
- Les répulsifs à base de DEET réduisent l’efficacité des crèmes solaires.
- Une peau bronzée ne protège que très peu contre les rayons UV.
- Les compléments alimentaires solaires ne dispensent pas d’une bonne protection.
Jambes lourdes
Que faire en vacances pour améliorer le confort et éviter la sensation de jambes de plomb ?
- Bouger régulièrement.
- Éviter de croiser les jambes, de voyager avec des talons et des vêtements serrés.
- Attendre assis plutôt que debout.
- Réduire la consommation l’alcool.
- Protéger les jambes du soleil (serviette).
- Marcher les pieds dans l’eau fraiche.
- Éviter les bains chauds et préférer les douches froides.
- Limiter les plats épicés.
En plus de ces mesures non médicamenteuses, certaines substances peuvent également contribuer au soulagement (médicaments ou plantes comme le mélilot, le marronnier d’inde, la vigne rouge, le fragon …). Ils sont à prendre en cure de 6 semaines à 2 mois.
Autres remèdes :
- Gels et sprays décongestionnants, rafraîchissants, à appliquer par massage du bas de la cheville jusqu’au genou.
- Bas de contention pour les longs trajets surtout en présence de facteurs de risque de thrombose veineuse (obésité, tabagisme, usage de contraceptifs oraux, varices…).
Conseils supplémentaires :
L’acide acétylsalicylique en prévention n’est pas conseillé.
Quel pansement pour quelle plaie ?
Il existe une large panoplie de pansements destinés à protéger la plaie, à désinfecter et à participer à la cicatrisation.
Que choisir ?
Le choix va dépendre de :
- La plaie : étendue, infection, exsudat, localisation…
- La sensibilité de la peau saine : adhérence plus faible pour peaux sensibles et fragiles.
- La qualité du pansement : tenue, facilité d’application et retrait, forme particulière qui épouse la morphologie du talon ou du doigt…, esthétique pour les enfants…
- L’activité prévue : ex : pansements imperméables si contact avec l’eau
Conseils supplémentaires :
- Toute plaie doit être désinfectée !
- En cas de retard de cicatrisation, de rougeur, gonflement ou encore de fièvre, un avis médical s’impose.
- S’assurer de la validité du vaccin antitétanique.
- Protéger toutes les cicatrices des rayons du soleil (très haute protection).
Bon à savoir :
- Pour les petites blessures, il existe des pansements 2 en 1 à base d’argent ou de crème réparatrice.
- Les pansements fermés des 4 côtés limitent la pénétration d’agents infectieux.
- Les pansements stériles réduisent le risque d’infection. À conseiller en cas de brûlures par exemple.
- Le pansement hydrocolloïde (prédécoupé ou non) soulage la douleur, diminue la sensibilité et favorise la cicatrisation en milieu humide.
- Le pansement liquide convient aux plaies difficiles à panser (entre les doigts, bout du doigt …) quand il y a peu d’écoulement.
- Le pansement en plastique se salit moins vite que le tissu mais il se décolle aussi plus facilement.
Le mal des voyages
Personne n’est à l’abri du mal des voyages mais les enfants, les femmes enceintes, les migraineux, les personnes qui souffrent de problèmes d’équilibre sont davantage concernés tout comme les individus fatigués, stressés, à jeun.
Symptômes :
- Nausée.
- Vomissements.
- Pâleur.
- Transpiration excessive.
- Salivation…
Conseils préventifs :
- S’installer au niveau de la partie la plus stable du véhicule (à l’avant d’une voiture ou d’un car, au milieu d’un bateau, entre les ailes d’un avion).
- Voyager semi-couché ou couché.
- Manger léger (éviter toutefois l’estomac vide), éviter le gras et l’alcool.
- Respirer de l’air frais régulièrement.
- S’abstenir de lire, de jouer à un jeu vidéo…
- Regarder l’horizon.
- Écouter de la musique avec des écouteurs.
Remèdes :
- Préparations homéopathiques à base de plantes.
- Antihistaminiques H1 (dimenhydrinate, méclozine) mais effets sédatifs désagréables.
- Cinnarizine et dompéridone seuls ou en association.
Bon à savoir :
- En cours de grossesse, éviter le dompéridone et privilégier les solutions naturelles (homéopathie, infusion de menthe, bracelets anti-nausées, comportements préventifs…). Aucun effet tératogène n’a été démontré avec les antihistaminiques H1.
La maladie de Lyme
Elle est causée par une bactérie transmise à l’homme par une piqûre de tique.
Prévention :
- Rester sur les sentiers et éviter le contact avec les hautes herbes.
- Porter des vêtements couvrants (chaussettes longues…).
- Appliquer un répulsif à base de DEET sur les parties découvertes.
- Il n’existe pas de vaccin contre la maladie de Lyme.
Traitement :
- Retirer la tique en la saisissant le plus près possible de la peau au moyen d’une pince à tique (pas de rotation).
- Désinfecter à l’alcool (aussi la pince et les mains).
- Noter la date pour surveiller l’apparition ultérieure de symptômes.
- Surveiller la peau autour de la piqûre dans les 3 mois après une morsure. En cas de rougeur cutanée locale et de symptômes grippaux (fièvre, fatigue, douleurs musculaires…), il faut penser à la maladie de Lyme et consulter un médecin. Celui-ci prescrira peut-être un antibiotique. Elle se soigne par antibiothérapie (doxycycline en premier choix) mais ce traitement ne doit pas être instauré d’emblée.
Bon à savoir :
Il faut 3 conditions pour que la maladie de Lyme se développe :
- Être mordu par une tique.
- La tique doit contenir des agents pathogènes.
- La tique doit rester fixée au moins 12h sur la peau.
Les piqûres de méduses
La piqûre de méduse se caractérise par une vive douleur locale dans les minutes suivant la piqûre. Elle peut persister plusieurs jours et s’étendre au bas du dos.
Que faire ? :
- Sortir la personne de l’eau pour éviter la noyade.
- Enlever les petites tentacules urticantes qui restent en contact avec la peau pour stopper la diffusion du venin (morceau de papier…).
- Appliquer du vinaigre pour inactiver le poison. Pas d’eau douce.
- Laisser à l’air libre (pas de bandage compressif).
Traitement :
- On peut donner un antihistaminique et placer du froid (cold hot pack) pour calmer la douleur. Dans certains cas (personne allergique, manque de soin…), les piqûres de méduses s’accompagnent de nausées, de vomissements, de maux de tête voire de syncope ou de choc anaphylactique.
Bon à savoir :
Les effets locaux ne justifient pas forcément un avis médical sauf s’ils sont jugés vraiment inquiétants (ex : œdème important empêchant la mobilité…).
Allergies en voyage
Malheureusement, les allergies déclarées ne s’arrêtent pas à la frontière et les voyages à l’étranger peuvent aussi faire apparaître de nouvelles manifestations allergiques. Ainsi, au soleil, il est fréquent de voir apparaître de petites papules sur le décolleté, les épaules et les membres. Elles disparaissent endéans les 10 à 15 jours à condition de rester à l’ombre. Pour les éviter, une protection solaire (vêtement + écran) est conseillée ainsi qu’un traitement préventif à base de bêtacarotène et de sélénium 15 jours avant l’exposition
Conseils supplémentaires :
- Emporter ses médicaments habituels (médicaments homéopathiques, broncho-dilatateurs, antihistaminiques, corticoïdes, adrénaline injectable…) mais aussi sa housse anti-acariens, des préservatifs sans latex…
- Réduire le contact avec les allergènes. Quelques exemples :
- Pollen : choisir plutôt le bord de mer et rouler les fenêtres fermées.
- Acariens : préférer la montagne.
- Alimentaires (cacahuètes, arachide) : se renseigner dans les restaurants sur la composition des plats, lire les étiquettes…
- Oeufs : certains vaccins (ex : fièvre jaune) devront se faire en milieu hospitalier.
- Insectes d’été (guêpe, abeille, chenilles urticantes…) : envisager une désensibilisation (guêpe…), ne pas laisser traîner des aliments sucrés, …
« Ces informations ne sont en aucun cas destinées à se substituer à une consultation médicale. Veuillez consulter votre médecin pour obtenir un diagnostic médical complet de vos symptômes.»