Allergies, voilà le printemps
10 avril 2013Le printemps s’installe, le ciel devient bleu, et les premiers rayons de soleil commencent à pointer… mais pour certains, les yeux rougissent, le nez coule… pas de doute il y a du pollen dans l’air. La saison de la rhinite pollinique avec sensibilisation aux bouleaux est de retour, et ne fait qu’annoncer l’arrivée des graminées. Mais cette affection n’est pas une fatalité, des traitements existent, sans oublier la prévention.
De quoi s’agit-il ?
On parle de rhume des foins dès que, au printemps, on voit sortir les mouchoirs, pleurer les yeux et couler les nez. En fait, le rhume des foins est une rhinite allergique dite saisonnière, provoquée par les pollens. La rhinite allergique (RA) ne se limite pas seulement à la saison des pollens, elle peut être déclenchée par les poussières, les acariens, les poils d’animaux, les moisissures. Ce deuxième type de rhinite sévit plus longtemps ; elle est qualifiée de rhinite allergique persistante. La rhinite allergique est l’aboutissement d’un mécanisme d’hypersensibilité, provoqué par un allergène. Cette réaction fait intervenir des cellules du système immunitaire comme les lymphocytes B et les mastocytes, des anticorps, principalement les immunoglobulines lgE, et des médiateurs, notamment l’histamine.
Reconnaitre les symptômes
C’est d’abord le nez qui gratte et qui démange, un écoulement nasal clair (rhinorrhée), une congestion nasale, puis des éternuements en salves. D’autres signes sont associés, comme des démangeaisons et des larmoiements oculaires (conjonctivite allergique), de la fatigue, une altération momentanée du goût et de l’odorat.
On distingue généralement deux niveaux de gravité : la rhinite légère, définie par des symptômes peu gênants qui n’altèrent pas le sommeil, les activités sociales, de loisir, professionnelles ou scolaires ; et la rhinite modérée à sévère, accompagnée de perturbations du sommeil ou d’une ou de plusieurs activités.
Pourquoi certaines personnes sont-elles affectées de rhinites allergiques ?
Cette affection traduit un terrain allergique (ou atopique), comme en témoigne d’ailleurs l’association assez fréquente de la rhinite à d’autres maladies allergiques telles que l’asthme ou l’eczéma. L’origine de cette prédisposition allergique est certainement multifactorielle, avec une composante génétique héréditaire. Ainsi les personnes ayant un ou les deux parents atteints d’une maladie allergique ont plus de risque de développer, elles-mêmes, une allergie sous la forme d’une rhinite notamment. Près de 40 % des patients souffrant de rhinite allergique vont présenter un jour un problème asthmatique tandis que près de 80 % des patients asthmatiques ont une rhinite. Il est donc essentiel de prendre activement en charge toute rhinite allergique pour éviter qu’elle n’évolue, et se transforme en asthme. Les patients présentant une rhinite persistante doivent consulter un médecin ou un pneumologue.
Quand faut-il commencer un traitement ?
Il faut intervenir dès les premiers symptômes pour les stopper rapidement parce qu’il existe un phénomène de « priming » qui signifie que, au tout début de l’exposition à l’allergène, il faut une grande quantité d’allergènes pour déclencher la RA, mais une fois débutée, de petites quantités d’allergènes suffiront à l’entretenir et il sera difficile d’interrompre le processus. En bloquant le rhume des foins dès le début, on empêche l’augmentation de l’intensité des symptômes.
Quels traitements ?
Le traitement proposé à la pharmacie est principalement symptomatique. Si l’allergie est récurrente ou s’il s’agit d’un enfant, il est conseillé de consulter un médecin.
Si la meilleure mesure est d’éviter tout contact avec l’allergène, celle-ci est parfois difficile à concrétiser, en particulier dans le cas des allergies causées par des allergènes aéroportés, tels que les pollens.
Le choix du traitement médicamenteux se fera en fonction de la gravité des symptômes, du rapport bénéfice / risque des médicaments et des préférences du patient (entre autres la facilité d’administration).
- Le lavage des cavités nasales, à l’aide de sérum physiologique ou d’eau de mer, élimine les sécrétions et allergènes et permet une activité optimale des actifs topiques.
- Les antihistaminiques locaux ont deux avantages : la rapidité d’action et l’absence d’effets indésirables.
- Les antihistaminiques oraux représentent le traitement oral de première intention. Ils agissent sur les rhinorrhées, les éternuements, le prurit, l’écoulement lacrymal. Les antihistaminiques de la seconde génération ont l’avantage de présenter très peu d’effets indésirables (notamment sur la sédation). Attention car il ne faut pas dépasser 7 à 10 jours sans avis médical.
- Les vasoconstricteurs (locaux et oraux) peuvent être administrés, pour une période brève, en cas d’obstruction nasale importante.
Attention aux allergies croisées
Les personnes allergiques aux pollens peuvent présenter des démangeaisons dans la bouche, et même un œdème en mangeant certains fruits et légumes crus : il s’agit d’une allergie croisée entre les aliments et les pollens. Il est nécessaire de prendre l’avis d’un allergologue. Citons comme exemple : le bouleau et la pomme (allergie croisée la plus répandue), les fruits à noyaux, le céleri, le kiwi ou les pollens de graminées et les tomates, poivrons, pomme de terre, kiwi.
Les 10 recommandations aux personnes allergiques
- Éviter d’être en contact avec l’allergène craint.
- Éviter les activités physiques intenses à l’extérieur pendant la pollinisation de la plante à laquelle on est allergique. Éviter les parcs et jardins ou l’on vient de tondre l’herbe.
- Ne pas sortir, autant que possible, en début de matinée ou en fin d’après-midi, moments durant lesquels les taux de pollens sont les plus élevés dans l’atmosphère. Garder les fenêtres fermées même la nuit.
- En voiture, rouler fenêtres fermées lors des pics polliniques ; l’utilisation d’un filtre anti-pollen dans la voiture peut également diminuer l’exposition à l’allergène.
- Faire changer régulièrement les filtres de sa voiture si celle-ci est équipée d’un système de climatisation (ces filtres diminuent l’entrée des pollens dans la voiture en épurant mécaniquement l’air provenant du circuit de ventilation de l’air conditionné).
- Se laver les cheveux en arrivant chez soi pour éliminer les pollens.
- Porter des lunettes de soleil surtout s’il y a du vent.
- S’informer de la quantité de pollen dans l’air : allo pollen 0900/100.73
- Les animaux domestiques ne sont pas seulement porteurs de squames allergisants, mais ils véhiculent également différents produits.
- Le tabac est un facteur irritant des voies respiratoires.
« Ces informations ne sont en aucun cas destinées à se substituer à une consultation médicale. Veuillez consulter votre médecin pour obtenir un diagnostic médical complet de vos symptômes.»