Pour tout savoir
5 janvier 2012Vous trouverez ici toute l’information utile concernant les médicaments :
- C’est quoi un médicament?
- Les différentes formes
- En vente libre ou sous prescription médicale
- Prix et remboursements
- Une boite de médicament à la loupe
- Les antibiotiques
- Les vaccins
- Les médicaments génériques
- La Dénomination Commune Internationale (DCI)
C’est quoi un médicament?
Selon la loi du 25 mars 1964 sur les médicaments, un médicament est défini comme « toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l’égard des maladies humaines, ou toute substance ou composition pouvant être utilisée chez l’homme ou pouvant lui être administrée en vue soit de restaurer, de corriger ou de modifier des fonctions physiologiques en exerçant une action pharmacologique, immunologique ou métabolique, soit d’établir un diagnostic médical. »
Pour être vendu en Belgique, un médicament doit avoir obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) délivrée soit par le Ministre qui a la Santé Publique dans ses attributions, après avis de l’Agence Fédérale des Médicaments et Produits de Santé (AFMPS), soit par la Communauté Européenne, après avis de l’Agence Européenne d’Evaluation du Médicament (EMEA). L’AMM résume les caractéristiques, la composition, le conditionnement, le mode d’action, les limites d’utilisation du médicament, ainsi que les maladies qu’il est destiné à soigner ou à prévenir.
Les différentes formes
Un médicament peut contenir une ou plusieurs substances actives et des excipients pour permettre son absorption.
Il peut se présenter sous différentes formes (comprimés, gélules, sirops, etc.). C’est ce qu’on appelle la « forme galénique », du nom d’un médecin grec (Galien) du deuxième siècle après Jésus-Christ considéré comme le père de la pharmacie galénique, science qui permet de rendre un principe actif administrable à un patient.
Chaque forme présente des spécificités et un usage particulier qu’il convient de bien respecter pour garantir le maximum d’efficacité et de sécurité. Veuillez donc à toujours bien lire les précautions d’emploi décrites sur la notice avant d’utiliser n’importe quel médicament.
Les principales formes de médicaments sont les suivantes :
- Les comprimés : le principe actif est comprimé avec les excipients. Il s’agit de la forme la plus utilisée et il peut en exister plusieurs types (par exemple les comprimés effervescents). A prendre avec un verre d’eau pour éviter que le comprimé ne colle à la paroi de l’œsophage ou de l’estomac.
- Les gélules : principe actif et excipients sont mélangés à l’intérieur d’une coque en gélatine. A prendre aussi avec un verre d’eau pour les mêmes raisons que pour les comprimés.
- Les solutions : il s’agit de gouttes ou sirops (ceux à base de sucre sont à éviter pour les patients diabétiques). Il s’agit aussi des solutions oculaires ou des collyres (attention, une fois ouverts, ceux-ci ne se conservent pas très longtemps).
- Les suppositoires : ceux-ci s’utilisent par voie rectale (à conserver au frais car sensibles à la chaleur).
En vente libre ou sous prescription médicale
La vente de tout médicament innovant est le plus souvent soumise à prescription médicale, afin de permettre aux médecins d’évaluer de manière continue les effets bénéfiques ou indésirables d’un médicament sur leurs patients.
Certains médicaments ayant été mis en vente à grande échelle depuis suffisamment longtemps peuvent cependant être vendus sans prescription médicale. Il s’agit des médicaments en vente libre ou OTC (Over the Counter) qui sont généralement destinés à prévenir ou traiter des affections et symptômes bénins.
Prix et remboursements
Un médicament doit d’abord être enregistré auprès du Service Public Fédéral (SPF) – Santé Publique afin de pouvoir être commercialisé en Belgique. Son prix maximum est ensuite fixé par le Ministre qui a les affaires économiques dans ses compétences. En ce qui concerne le remboursement d’un médicament par l’assurance maladie, la décision est prise par le Ministre des Affaires Sociales sur base d’une proposition de la Commission de Remboursement des Médicaments (CRM) dans laquelle siègent des universitaires, des spécialistes dans le domaine du médicament en question, les mutuelles, des pharmaciens, des médecins, des représentants de différents ministères et de l’industrie.
Les taux de remboursement varient en fonction du service médical rendu par le médicament. Le principe est que plus un médicament est indispensable, moins le patient doit payer. La somme qui reste à la charge de l’assuré après le remboursement par l’assurance maladie porte le nom de ticket modérateur.
L’Institut National d’Assurance Maladie-Invalidité (INAMI) distingue 5 catégories de remboursement selon leur efficacité thérapeutique et leur importance sociale :
- Catégorie A : médicaments d’importance vitale (par exemple : médicaments contre le cancer ou le diabète) : remboursement à 100 % ;
- Catégorie B : médicaments importants sur le plan thérapeutique et social (par exemple : antibiotiques) : remboursement de 75 % à 85% selon le fait que l’assuré bénéfice ou non d’une intervention majorée ;
- Catégorie C : médicaments dits de confort et agissant sur les symptômes (par exemple, certains inhibiteurs d’acide gastrique): remboursement à 50 % ;
- Catégorie Cs : par exemple, le vaccin contre la grippe : remboursement à 40 % ;
- Catégorie Cx : par exemple, les contraceptifs : remboursement à 20 %.
A noter que certains médicaments nécessitent un accord préalable du médecin conseil de la mutuelle pour obtenir le remboursement. La lettre f suit alors la catégorie de remboursement.
Les médicaments non repris dans les catégories A, B ou C font partie d’une catégorie D. Il s’agit des médicaments pour lesquels aucun remboursement n’est prévu comme, par exemple, les anxiolytiques ou les somnifères.
Les médicaments remboursables sont ceux prescrits par un médecin et pour lesquels le remboursement par l’INAMI a été demandé par la société pharmaceutique. Les médicaments en vente libre ne sont pas remboursés.
Une boite de médicament à la loupe
Cliquez sur les différentes zones de l’animation ci-dessous pour comprendre le type d’information qu’on trouve sur une boîte de médicaments :
Cliquez pour agrandir la zone
Zoom sur l’emballage
Les antibiotiques
Le terme antibiotique provient de l’association des mots grecs « anti » (contre) et « bios » (la vie). Il s’agit d’une substance chimique, naturelle ou synthétique, qui permet soit d’empêcher la prolifération des bactéries (bactériostatiques) soit de les anéantir (bactéricides). Les médicaments antibiotiques agissent de façon ciblée en aidant le système immunitaire à lutter contre les bactéries responsables de l’infection. Ils ne sont donc d’aucune utilité pour combattre d’autres micro-organismes tels que les virus ou les mycoses, pas plus qu’ils ne permettent de traiter les symptômes d’affections comme la fièvre ou les douleurs.
Pour garantir leur meilleure efficacité, il faut toujours veiller à suivre scrupuleusement le traitement prescrit par le médecin pendant le nombre de jours indiqués. En effet, il ne faut pas cesser un traitement antibiotique au moment où les symptômes disparaissent car la durée doit être suffisante pour éliminer la plupart des bactéries responsables de l’infection, seules les toutes dernières étant supprimées par le système immunitaire. A défaut, le risque de rechute est grand et l’exposition insuffisante des bactéries à l’antibiotique renforce leur résistance. La durée du traitement dépend de l’infection, et peut aller de plusieurs jours (par exemple pour une bronchite) à plusieurs semaines, voire plusieurs mois (par exemple pour la tuberculose, les méningites, les infections rénales).
L’apparition de souches de plus en plus résistantes aux antibiotiques est un phénomène qui préoccupe la communauté scientifique depuis plusieurs années. Une bactérie peut en effet muter pour échapper à l’effet de l’antibiotique qui la combat. La mutation est au départ un phénomène d’origine naturelle régulier bien que rare. Mais elle est d’autant plus favorisée par la présence d’antibiotiques dans l’environnement de la bactérie. Plus inquiétant encore, certaines résistances peuvent se transmettre entre bactéries d’une même espèce (et parfois d’espèces différentes). Certaines bactéries peuvent même devenir multirésistantes, après avoir développé plusieurs facteurs de résistance à plusieurs antibiotiques. Lorsque les antibiotiques sont présents en quantité trop faible ou pendant un laps de temps trop court, ces processus de résistance et de transfert sont favorisés car les bactéries peuvent alors se multiplier plus aisément. C’est pourquoi il est primordial que les doses et les durées prescrites par le médecin soient respectées à la lettre, même en cas d’amélioration des symptômes.
La prise d’antibiotiques peut occasionner des effets secondaires tels que des réactions allergiques, des diarrhées, des lourdeurs d’estomac ou encore des infections fongiques. Les femmes enceintes et celles qui allaitent, ainsi que les personnes atteintes d’une maladie des reins ou du foie, doivent impérativement signaler leur état à leur médecin avant la prise d’antibiotiques.
Les vaccins
Le principe de base de la vaccination est de combattre le mal par le mal. Il s’agit d’introduire dans le corps des micro-organismes (virus ou bactéries) morts ou affaiblis afin de stimuler la fabrication d’anticorps par le système immunitaire qui en gardera la mémoire. Lorsqu’un individu vacciné est ensuite exposé à une infection par ces micro-organismes, son système immunitaire, préalablement activé par le vaccin, réagira plus rapidement pour neutraliser l’agent infectieux avant même l’apparition des symptômes. Pour la plupart des vaccins, une première vaccination est généralement suivie de rappels afin que les taux d’anticorps demeurent suffisants.
Il y a plusieurs types de vaccins :
- Les vaccins inactivés contiennent une forme inactivée de l’agent infectieux pour éviter qu’il se multiplie et provoque la maladie. Il s’agit, par exemple, des vaccins contre la diphtérie, les hépatites A et B, la grippe, le tétanos, la typhoïde ou le choléra.
- Les vaccins vivants contiennent une forme vivante mais atténuée de l’agent infectieux pour que son agressivité contre l’organisme soit faible ou nulle. Il s’agit, par exemple, des vaccins contre les oreillons, la rougeole, la tuberculose, la fièvre jaune ou la rubéole.
- Les vaccins obtenus par génie génétique. Il s’agit, par exemple, du vaccin contre l’hépatite B ou du vaccin contre la rage pour les animaux.
En ce qui concerne les effets indésirables provoqués par les vaccins (fièvre modérée, rougeurs), ils sont généralement bénins. Cependant, les vaccins vivants sont contre-indiqués chez les personnes souffrant de déficit d’immunité. Il faut aussi noter que certains vaccins peuvent être déconseillés en cas de grossesse, d’infection par le virus du Sida ou de certaines allergies (par exemple, une allergie aux protéines d’œufs). Il peut aussi y avoir des contre-indications temporaires en cas de fièvre, de traitements par la cortisone, d’infections, etc. Dans tous les cas, signalez toujours tout problème de santé à votre médecin avant une vaccination.
Les médicaments génériques
Un médicament générique est identique à celui d’une marque (même principe actif, même dosage, même mode d’administration) dont le brevet a expiré. Afin de pouvoir amortir les frais de développement d’un nouveau médicament, une entreprise pharmaceutique reçoit en effet un brevet qui lui permet d’être la seule autorisée à vendre ce produit sur le marché durant une période de temps déterminée (généralement 20 ans). Lorsque ce brevet a expiré, d’autres firmes pharmaceutiques peuvent alors produire une copie de ce médicament, c’est-à-dire un médicament générique. Le nom donné au médicament générique est généralement basé sur le nom scientifique du principe actif contenu dans le médicament d’origine (qu’on appelle le princeps ou la spécialité de référence).
Comme pour tout médicament, le médicament générique doit être enregistré par le Service Public Fédéral de la Santé publique. Son prix doit être inférieur à la spécialité de référence d’au moins 30%.
La Dénomination Commune Internationale (DCI)
La Dénomination Commune Internationale (DCI) est le nom international donné par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à chaque substance active pharmacologique. Ce nom est différent du nom chimique de la molécule ainsi que du nom commercial et est conçu pour être reconnaissable dans un grand nombre de langues différentes. Généralement la DCI est mentionnée sur la boîte du médicament en dessous du nom commercial (mais il se peut que seule la dénomination commune propre à un seul pays soit mentionnée). La DCI est très utile lorsque vous partez à l’étranger et que vous cherchez l’équivalent local du médicament que vous prenez chez vous.
« Ces informations ne sont en aucun cas destinées à se substituer à une consultation médicale. Veuillez consulter votre médecin pour obtenir un diagnostic médical complet de vos symptômes.»